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Pulvérisation par drone : une méthode innovante pour lutter contre le chikungunya, encore absente à La Réunion

  • Photo du rédacteur: auverdrones
    auverdrones
  • 23 avr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 avr.


Drone agricole pulvérisant une parcelle


Alors que le chikungunya refait parler de lui à La Réunion, les questions autour des méthodes de lutte contre le moustique tigre, vecteur de la maladie, prennent de l’ampleur. Si des opérations de désherbage manuel ont été récemment mises en place sur l’île, notamment avec l’appui de l’armée, certaines innovations technologiques restent encore peu utilisées localement — parmi elles, la pulvérisation par drone, déjà en activité dans plusieurs départements métropolitains, comme la Charente-Maritime.


Pourquoi utiliser des drones contre les moustiques ?


Les drones offrent aujourd’hui des possibilités concrètes et efficaces dans la lutte contre les moustiques. Leur principal atout : accéder facilement à des zones difficiles ou dangereuses d’accès, comme les ravines, marécages ou fossés.


Grâce à une technologie de pulvérisation embarquée, ces drones peuvent :

• repérer les zones d’eau stagnante propices à la reproduction des moustiques,

• y déposer avec précision des larvicides biologiques, souvent à base de Bacillus thuringiensis israelensis (BTI), sans danger pour l’environnement,

• intervenir rapidement sur de grandes surfaces.


Cette approche permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de réduire l’exposition des agents sur le terrain et de limiter l’utilisation massive de produits chimiques.


Un exemple en Charente-Maritime


Depuis plusieurs années, le département de la Charente-Maritime a intégré les drones dans sa stratégie de lutte anti-vectorielle, notamment face au moustique tigre. Les opérations sont encadrées par des professionnels formés, en collaboration avec les agences sanitaires régionales. Les résultats observés sont encourageants : une meilleure couverture des zones à risque, un suivi plus précis, et un complément efficace aux méthodes traditionnelles.


Une méthode encore absente à La Réunion


À La Réunion, malgré un contexte climatique plus favorable à la prolifération du moustique (températures élevées, humidité constante), la pulvérisation par drone n’est pas encore déployée à grande échelle. Les opérations actuelles s’appuient principalement sur le traitement manuel des zones humides et la sensibilisation des habitants au nettoyage des gîtes larvaires autour des habitations.


Plusieurs éléments peuvent expliquer cette différence :

• un cadre réglementaire spécifique à l’utilisation de drones en milieu naturel et urbanisé,

• la nécessité de former des opérateurs agréés,

• ou encore la structuration des dispositifs de surveillance épidémiologique et entomologique propres à chaque territoire.


Une opportunité à considérer pour l’avenir


Sans remettre en cause les efforts engagés localement, l’intégration progressive de solutions innovantes comme les drones pourrait constituer un complément utile aux méthodes existantes. La combinaison de la technologie et du terrain permettrait d’optimiser les actions de prévention, tout en préservant les ressources humaines et naturelles.


Des acteurs réunionnais du secteur de la tech et de l’environnement sont d’ailleurs déjà prêts à se mobiliser sur ces sujets, à condition que le cadre d’expérimentation et de déploiement soit clairement défini.


Conclusion


Face à une menace vectorielle récurrente comme le chikungunya, chaque territoire doit adapter sa stratégie en fonction de ses réalités. L’exemple de la Charente-Maritime montre que la pulvérisation par drone peut s’inscrire dans une démarche efficace et respectueuse de l’environnement.


À La Réunion, cette technologie représente une voie à explorer. Pas forcément pour remplacer ce qui existe, mais pour renforcer et moderniser les dispositifs de lutte. Dans une approche collective, responsable et tournée vers l’avenir.

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